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monceaux ont plus de hauteur que les pointes mêmes des buissons, et qui sont comme autant de petites montagnes taillées à pied droit ; la hauteur du volcan n’est pas d’ailleurs très-extraordinaire. Ceux qui l’ont mesurée le plus exactement ne la font aller qu’à trois cent six toises.

Vers le même temps, l’île de Ternate était fort bien peuplée. La ville de Maleye se trouvait environnée de bonnes palissades. Elle était habitée par des bourgeois libres et par des Mardicres. Les Hollandais y avaient élevé au côté du nord le fort Orange, à quatre bastions revêtus de pierres. Les murailles des courtines étaient épaisses et les fossés profonds. On y voyait des appartemens commodes pour les officiers et les subalternes, de grands magasins, un hôpital, un grand atelier pour les ouvriers, et quantité de canons. En sortant de la ville, on découvrait le grand chemin de la compagnie et une nouvelle négrerie, avec une petite redoute de pierre du côté de l’eau.

La négrerie ou la petite ville, qui était au côté septentrional de la forteresse, consistait en une grande et large rue, qui avait plus de mille pas de long. On y voyait la mosquée royale et la sépulture des rois. Le prince, frère du roi, y faisait sa demeure avec sa sœur, qu’on nommait la princesse de Gammalamma ; au bout de la rue étaient les palais du roi et ses jardins. Les édifices étaient dans le goût du pays, c’est-à-dire fort mal entendus ; encore