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sont répandues en différens quartiers, mais toujours dans ceux où le commerce est le plus florissant.

Les Malais n’approchent pas des Chinois pour la subtilité et l’industrie. Ils s’attachent particulièrement à la pêche, et l’on admire la propreté avec laquelle ils entretiennent leurs bateaux. Les voiles en sont de paille, à la manière des Indiens. Ils ont un chef auquel ils sont soumis, et qui a sa maison, comme la plupart d’entre eux, sur le quai du Rhinocéros. Leurs habits sont de coton ou de soie ; mais les principales femmes de leur nation portent des robes flottantes de quelque belle étoffe à fleurs ou à raies. L’usage des hommes est de s’envelopper la tête d’une toile de coton pour retenir leurs cheveux sous cette espèce de bonnet informe. Leurs maisons, qui ne sont couvertes que de feuilles d’olé ou d’iager, ne laissent pas d'avoir quelque apparence au milieu des cocotiers dont elles sont environnées. On les voit continuellement ou mâcher du bétel, ou fumer avec des pipes de canne vernissée.

Les Maures, ou les Mahométans, diffèrent peu des Malais. Ils habitent les mêmes quartiers, et leurs habits sont les mêmes ; mais ils s’attachent un peu plus aux métiers. La plupart sont colporteurs, et vont sans cesse dans les rues avec différentes sortes de merceries, du corail et des perles de verre. Les plus considérables exercent le négoce, surtout celui de