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ceinte duquel il est défendu aux hommes d’entrer, sous peine d’une grosse amende. Un peu plus loin, on arrive au marché aux herbes et aux fruits, qui s’étend jusqu’au bout des places ; et en retournant on trouve la poissonnerie. Un peu au delà, la boucherie à main gauche, où l’on vend surtout beaucoup de grosses viandes, telles que du bœuf ou du buffle. Plus loin encore est le marché aux épiceries et aux drogues, où les boutiques ne sont tenues que par des femmes. Ensuite on trouve à main droite le marché au riz, à la poterie et au sel ; et à gauche, le marché à l’huile et aux cocos, d’où l’on revient par le premier chemin à la grande place où les marchands s’assemblent, et qui leur sert de bourse.

Nous avons cru ne devoir rien retrancher de cette description, qui offre le tableau complet d’une ville commerçante, et qui pourrait servir de modèle à plus d’une capitale, où notre police européenne, si admirable en quelques parties, et si imparfaite dans d’autres, laisse encore tant de désordre et de malpropreté.

La religion, dans l’île de Java, n’est point uniforme. Les habitans du centre de l’île et de ce que les Hollandais nomment le haut pays sont véritablement païens, et fort attachés à l’opinion de la métempsycose, qui leur fait respecter les animaux jusqu’à les élever avec soin, dans la seule vue de prolonger leur vie. C’est un crime parmi eux de les tuer, et surtout de les faire servir à la nourriture. Il se