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qui n’en sont qu’à trois ou quatre lieues. Les habitans de celles qui ne sont pas désertes paraissent de la même race que les anciens originaires de la grande île, dont ils ont été chassés apparemment par les Malais. Vers 5 degrés de latitude sud est l’île d’Enganno, habitée par une espèce de sauvages très-cruels, qui sont nus, avec une longue chevelure, et qui massacrent sans pitié tous les étrangers dont ils peuvent se saisir. À 3 degrés et demi on trouve une île de quatorze ou quinze lieues de longueur, que les Hollandais ont nommée l’île de Nassau. Quatre ou cinq lieues au-dessus, vers la ligne équinoxiale, est une autre île habitée et longue de sept ou huit lieues. Elle est suivie de celle de Mintou, qui n’est qu’à 1 degré et demi de la ligne. Les habitans sont vêtus, et font un commerce régulier avec ceux de Tikou, quoiqu’ils n’aient pas le même langage.

Le royaume d’Achem avait autrefois quantité de poivre ; mais un de ses rois, ayant observé que le commerce faisait négliger l’agriculture aux habitans, fit détruire la plus grande partie des poivriers. À six lieues de la capitale, vers Pédir, s’élève une haute montagne en forme de pic, d’où l’on tire quantité de soufre. Poulo-ouai, une des îles de la rade d’Achem, en fournit beaucoup ; et c’est de ces deux sources que toute l’Inde le reçoit pour faire de la poudre. Le territoire de Pédir est si fertile en riz, qu’on le nomme le grenier d’Achem. Il n’est pas moins favorable aux vers à soie, qui