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noirâtres qui vivent sous l’herbe, et qui sont fort incommodes aux voyageurs qui vont à pied. Elles ne sont pas d’abord plus grosses qu’un crin de cheval ; mais en croissant elles deviennent de la grosseur d’une plume d’oie, et longues de deux ou trois pouces : on n’en voit que dans la raison des pluies ; c’est alors que, montant aux jambes de ceux qui voyagent pieds nus, suivant l’usage du pays, elles les piquent et leur sucent le sang avec plus de vitesse qu’ils n’en peuvent avoir à s’en délivrer. On aurait peine à concevoir une action si prompte, si l’auteur n’ajoutait que le principal embarras vient de leur multitude, qui ferait perdre le temps, dit-il, à vouloir leur faire quitter prise. Aussi prend-on le parti de souffrir leurs morsures, d’autant plus qu’on les croit fort saines. Après le voyage, on se frotte les jambes avec de la cendre, ce qui n’empêche pas qu’elles ne continuent de saigner long-temps. On voit aussi des sangsues d’eau qui ressemblent aux nôtres.

Les petits perroquets verts y sont en grand nombre et ne peuvent apprendre à parler. En récompense, le malcrouda et le cancouda, deux autres oiseaux de la grosseur d’un merle, dont le premier est noir, et l’autre d’un beau jaune d’or, apprennent très-facilement. Les bois et les champs sont remplis de plusieurs sortes de petits oiseaux remarquables par la variété et l’agrément de leur plumage. Leur grosseur est celle de nos moineaux ; on en voit de blancs