Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

y met en œuvre, de toute sorte de grandeur, pour en faire des pagnes, des turbans, des mouchoirs et des robes. Enfin l’industrie des habitans est renommée pour toutes les marchandises qui sortent de leurs îles, et cette réputation leur procure en échange ce que la nature leur a refusé, du riz, des toiles de coton blanches, de la soie et du coton cru, de l’huile d’une graine odoriférante qui leur sert à se frotter le corps, de l’arec pour le bétel, du fer et de l’acier, des épiceries, de la porcelaine, de l’or même et de l’argent qui ne sortent jamais des Maldives, lorsqu’une fois ils y sont entrés, parce que les habitans n’en donnent jamais aux étrangers, et qu’ils l’emploient en ornemens pour leurs maisons, ou en bijoux pour leurs parures et pour celles de leurs femmes. Les Portugais, ayant profité des divisions de quelques princes maldivois, s’étaient rendus maîtres de la plupart des îles, et jouirent paisiblement de leurs conquêtes l’espace d’environ dix ans ; mais ils en furent chassés sans retour.