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HISTOIRE GÉNÉRALE


circonstance, jointe aux mauvais chemins et à la difficulté de transporter les bois, les avait retenus long-temps : ils firent de grands éloges de leurs guides, qui leur fournirent des provisions, et qui gardèrent les outils avec une fidélité extrême.

» Le jour de notre départ étant fixé au 4 Terriobou pria, le 3, le capitaine et moi de l’accompagner à la maison de Kaou. En y arrivant, nous trouvâmes le terrain couvert de paquets d’étoffes, d’une grande quantité de plumes jaunes et rouges, attachées à des fibres tirées de l’enveloppe des cocos, d’un grand nombre de haches et d’autres ouvrages de fer que les naturels du pays avaient obtenus de nous. Il y avait, à peu de distance, des morceaux énormes de végétaux de toute espèce, et près des végétaux un troupeau de cochons. IVous crûmes d’abord qu’on voulait nous faire présent de tant de choses ; mais Kaïrikia m’apprit que c’était un don gratuit ou tribut payé au roi par les habitans de ce district : en effet, dès que nous fûmes assis, les naturels apportèrent les différens paquets, et ils les déposèrent aux pieds du roï l’un après l’autre : ils étendirent les pièces d’étoffe, et ils éparpillèrent les plumes et les ouvrages de fer. Le prince parut très-charmé de cette marque de soumission ; il choisit à peu près le tiers des ouvrages de fer, le tiers des plumes et quelques pièces d’étoffe qu’il mit lui-même de côté, et offrit ensuite au capitaine et à moi le reste des