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DES VOYAGES


précieuse, je voulais les conduire en Angleterre ; mais une blessure incurable que reçut un de ces buffles vint s’opposer à mes vues.

» L’embarquement des buffles ne fut terminé que le 28 : au reste, nous n’eûmes pas lieu de regretter le temps que prit cette besogne ; car on avait découvert, dans l’intervalle, deux puits d’une excellente eau douce, et des détachemens avaient rempli quelques futailles et fait du bois : de cette manière, notre séjour dans le détroit de la Sonde, où nous voulions embarquer un supplément de ces deux objets, allait se trouver abrégé. Une division des matelots s’occupa aussi de la pêche, à l’entrée du havre, et elle y prit une grande quantité de bons poissons : une seconde division coupait des choux palmistes, qu’on faisait cuire et qu’on servait avec la viande. Nous n’avions pu obtenir que très-peu de cordages à Macao, et il fallait travailler constamment à la réparation de nos manœuvres.

» Poulo-Condor est élevée et montueuse, et environnée de plusieurs îles plus petites, dont quelques-unes se trouvent à moins d’un mille, et d’autres à deux milles de distance. Son nom vient de deux mots, poulo, qui signifie une île, et condor, une calebasse, production très-abondante sur cette terre. Elle a la forme d’un croissant, qui se prolonge à environ huit milles au nord-est de la pointe la plus méridionale ; mais sa largeur n’est nulle part de plus de deux milles.