sait à courir après nous. Il s’était occupé d’une
manière utile durant notre absence ; sa petite
troupe avait rempli le canot de choux palmistes
qui abondent dans cette baie. Nous donnâmes
à chacun de nos guides une piastre de
récompense, et cette petite somme les rendit
très-heureux ; nous les chargeâmes aussi d’une
bouteille de rhum pour le mandarin. L’un d’eux
consentit à venir à bord.
» Nous arrivâmes aux vaisseaux à deux heures après midi, et plusieurs de nos chasseurs revinrent des bois ; ils rapportèrent peu de gibier. Ils avaient cependant vu un grand nombre d’oiseaux et de quadrupèdes.
» Un pros, monté par six hommes, partit de l’extrémité supérieure du havre, et rama vers les vaisseaux à cinq heures du soir. Un homme d’une physionomie agréable se présenta au capitaine Gore d’une manière aisée et polie, et nous en conclûmes qu’il avait vécu ailleurs que dans cette île. Il apportait encore ce billet écrit en français dont j’ai parlé plus haut, et il nous apprit qu’il était le mandarin indiqué dans ce papier. Il dit quelques mots portugais ; mais, personne de nos équipages ne sachant cette langue, nous fûmes obligés d’avoir recours à un noir qui se trouvait sur notre bord, et qui parlait le malais, langue générale de ces insulaires.
» Après quelques questions de notre part, il nous déclara qu’il était chrétien, et qu’il avait été baptisé sous le nom de Luc ; qu’on