rive manqua de nous enfermer entre elles et la
terre. Ayant reconnu combien il serait inutile
et dangereux d’essayer de pénétrer plus loin
au nord entre les glaces et la terre, nous gouvernâmes
vers la côte d’Asie, entre le 69e. et le
70e. parallèle, et nous rencontrâmes souvent
de vastes champs de glaces sur notre route ;
quoique les brumes et l’épaisseur de l’atmosphère
ne nous aient pas permis d’en observer
entièrement et précisément l’étendue, nous
étions sûrs néanmoins, quand nous entreprenions
de faire route au nord, de les retrouver
avant d’être parvenus à 70° de latitude. Le 26
août, étant par 69° 45′ de latitude, et 146° de
longitude ouest, nous en aperçûmes une quantité
si considérable sur notre chemin, qu’il
nous fut impossible de passer au nord ou à
l’ouest. Nous fûmes obligés d’en longer les
bords au sud-sud-ouest, jusqu’au moment où
nous découvrîmes une terre que nous reconnûmes
ensuite pour la côte d’Asie. La saison
était très-avancée ; le ciel commençait à se
charger de neige et de pluie neigeuse ; d’autres
indices annonçaient l’approche de l’hiver, et
nous abandonnâmes notre entreprise pour le
moment.
» Notre seconde campagne se borna à peu près à confirmer les observations faites durant la première : car nous ne pûmes nous rapprocher du continent de l’Asie par delà le 67e. parallèle ; et il nous a été impossible d’approcher de celui de l’Amérique, si j’en excepte un es-