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DES VOYAGES


potre voisinage une société de prêtres, dont le service régulier au moraï avait excité notre curiosité. Leurs cabanes étaient autour d’un étang, environnées d’un bocage de cocotiers qui les séparait de la grève et du reste du village, et qui donnait à ce lieu un air de retraite religieuse. Le capitame, que j’instruisis de ces détails, résolut d’aller les voir.

» Dès qu’il fut sur la grève, on le conduisit a un édifice sacré, appelé Harre nouoono, ou la maison de l’Orono ; on lui dit de s’asseoir a entrée au pied d’une, idole de bois, pareille a celles que nous avions vues au moraï. On ma chargea de nouveau de soutenir un de ses bras : on l’emmaillotta une seconde fois dans une étoffe rouge, et Kaïrikia, accompagné de douze prêtres, lui présenta un cochon, en observant le cérémonial accoutumé. On étrangla ensuite le cochon ; on alluma du feu, et on jeta l’animal dans des cendres chaudes ; lorsqu’on en eut enlevé les soies, on vint le présenter de nouveau à notre commandant, avec les chants, l’appareil et la pompe de la première offrande. On le tint quelques momens sous son nez, on le déposa ensuite à ses pieds, ainsi qu’un coco et les acteurs de la cérémonie s’assirent. On fit de l’ava, et on distribua cette boisson à la ronde : on apporta alors un cochon gras, bien cuit, et on nous en mit des morceaux dans la bouche, ainsi que les insulaires l’avaient déjà fait à notre premier débarquement.

» Depuis cette époque, toutes les fois que le