classes. Les éris ou les chefs de chaque canton
forment la première : l’un d’eux est supérieur
aux autres, et on l’appelle à Oouaïhy, éri-tabou
et éri-moï : le premier de ces noms annonce
son autorité absolue, et le second indique que
tout le monde est obligé de se prosterner devant
lui, ou, selon la signification de ce terme,
de se coucher pour dormir en sa présence. La
seconde classe est composée de ceux qui paraissent
avoir des propriétés sans aucun pouvoir.
Les teouteous ou les domestiques, qui
n’ont ni rang ni propriété, forment la troisième.
» L’on ne peut établir un système sur la subordination de ces classes entre elles sans s’écarter de la stricte véracité, qui, dans les ouvrages de cette nature, est plus satisfaisante que les conjectures les plus ingénieuses. Je me contenterai donc de rapporter les faits dont nous avons été les témoins, et les détails auxquels je crois qu’on peut ajouter foi. Je laisserai ensuite au lecteur le soin de se former une idée de la nature du gouvernement des îles Sandwich.
» La manière dont Terriobou ou l’éri-tabou d’Oouaïhy fut reçu à Karakakoua, à son arrivée, nous annonça clairement qu’il était revêtu d’un grand pouvoir et d’une très-grande dignité. Nous vîmes tous les naturels se prosterner à l’entrée de leurs maisons : deux jours auparavant les pirogues avaient été tabouées, c’est-à-dire qu’on leur avait défendu de sortir ; et