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HISTOIRE GÉNÉRALE


l’art de vernir ; car quelques-unes des gourdes peintes et enduites d’une sorte de vernis pareil aux nôtres ; ils se servent d’ailleurs d’une substance glutineuse pour coller ensemble deux corps. L’arbre appelé etoua, ou le sebestier, leur fournit les vases et les jattes de bois dans ils boivent l’ava ; ces vases et ces jattes sont aussi jolis que s’ils avaient été faits dans l’atelier de nos tourneurs, et peut-être mieux polis.

Les jattes dans lesquelles les chefs boivent l’ava sont des ouvrages très-curieux : leur diamètre est communément de huit ou dix pouces ; elles sont parfaitement rondes et très-bien polies : trois, et quelquefois quatre petites figures humaines, qui ont différentes attitudes, les supportent ; il y en a qui reposent sur les mains des figures, étendues au-dessus de la tête, d’autres sur la tête et les mains, et d’autres qui sont appuyées sur les épaules. On m’a dit que la proportion de ces figures est très-exacte, qu’elles sont très-finies, et même que l’effort des muscles y est bien marqué.

» L’étoffe qu’ils veulent peindre est d’un tissu épais et fort ; elle est composée de plusieurs doubles réunis l’un à l’autre au moyen du battoir ; ils la découpent dans sa longueur de manière à lui laisser une largeur qui est ordinairement de deux ou trois pieds

» Les détails relatifs à la peinture sont du département des femme, et on les appelle kipparis ; il faut remarquer qu’ils donnèrent