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DES VOYAGES


passionnément la danse ; et les jours d’apparat ils ont des combats de lutte et de pugilat, bien inférieurs à ceux des îles des Amis, comme on l’a observé plus haut.

» Leurs danses ressemblent beaucoup plus a celles des habitans de la Nouvelle-Zélande qu’à celles des Taïtiens ou des naturels des îles des Amis : elles sont précédées d’une chanson, d’un ton lent et grave, à laquelle toute la troupe prend part en remuant les jambes, en se frappant doucement la poitrine avec des mouvemens et des attitudes qui ont beaucoup d’aisance et de grâce ; ainsi elles se rapprochent en tous les points de celles des îles de la Société. Lorsque ce prélude a duré dix minutes, l’air et les gestes prennent par degrés un mouvement plus vif qui augmente jusqu’à ce que les acteurs ne puissent plus en soutenir la fatigue : cette partie du spectacle se retrouve en entier à la Nouvelle-Zélande ; et dans l’une et dans l’autre île celui qui s’agite leplusetle plus ongtemps est réputé le meilleur danseur. Il tant observer néanmoins que les femmes seules figurent cette danse ; que la danse des hommes est à peu près celle des petits groupes d’acteurs que nous vîmes aux îles des Amis, et qu’on l’appellerait peut-être d’une manière plus convenable un accompagnement de la musique, formé de mouvemens gracieux du corps qui s’accordent avec les notes ; mais comme nous fûmes spectateurs de plusieurs combats a coups de poings, pareils à ceux qu’on exécute aux îles