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altérée. Mais comment la presqu’île de Malacca a-t-elle pu peupler les îles du grand Océan situées entre les tropiques ? La nature et la constance des vents alisés présentent sur ce point de grandes difficultés, et de bons esprits sont tentés de croire que toutes ces îles éparses sur la vaste étendue du grand Océan, surtout celles qui se trouvent entre les tropiques, sont les débris d’un continent que la révolution des âges a submergé, et que la population de la presqu’île de Malacca et celle d’une partie de l’Asie viennent peut-être de ce continent. La discussion d’une pareille conjecture serait déplacée ici ; il suffira de dire qu’en lisant avec attention les Voyages de Cook, on verra qu’il y a dans le grand Océan deux sortes d’îles : les unes volcaniques, qui peuvent avoir été produites par une éruption souterraine ; et d’autres récentes, qui sont formées par les pluies, et dont l’accroissement est très-sensible ; et qu’enfin un accident pareil à celui qu’on va rapporter dérange toutes les combinaisons.

« Cette journée, dit Cook, donna beaucoup d’occupation à O-maï ; quoique l’île n’eût pas vu d’autres Européens que nous, il s’y trouvait pourtant des étrangers, et nous aurions ignoré ce fait curieux, si O-maï n’eût point accompagné M. Gore.

» Il eut à peine débarqué sur la grève, qu’il aperçut dans la foule trois de ses compatriotes : les îles de la Société étant éloignées d’environ deux cents lieues, il faut parcourir une vaste