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seule main. Les piques étaient du même bois, seulement aiguisées à l’extrémité ; elles avaient ordinairement plus de douze pieds de long, mais le peu de longueur de quelques-unes nous fit juger que les naturels lancent celles-ci comme des dards.

» Le lieu où nous passâmes la journée était couvert de différens arbres, à l’ombre desquels ils retirent leurs pirogues pour les garantir du soleil. Nous y en trouvâmes huit ou dix de doubles : deux embarcations réunies par une sorte de radeau forment ici, comme dans toutes les îles du grand Océan, ce que nous appelons des doubles pirogues : elles avaient environ vingt pieds de long, et quatre de profondeur ; leurs côtés étaient arrondis par un bordage posé sur les premières planches, et fortement attaché avec des baguettes d’osier. Nous en vîmes deux qui étaient enduites de noir partout, et qui offraient des carrés, des triangles, etc., sans nombre. Je n’avais pas encore rencontré de dessins aussi bien faits sur les terres du grand Océan : ils annonçaient plus d’habileté que les piqûres de leur peau. Les pagaies avaient quatre pieds de long ; elles étaient à peu près elliptiques, mais plus larges à l’une des extrémités que dans le milieu. Il y avait près de là une hutte ou hangar de trente pieds de long, et de neuf ou dix de hauteur, où peut-être ils construisent leurs embarcations ; nous n’en trouvâmes cependant aucune sur le chantier.

» Parmi les arbres qui nous environnaient,