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reçus par plusieurs autres naturels qui tenaient à la main des rameaux verts d’une espèce de mimosa, et qui nous saluèrent en appliquant leur nez contre les nôtres.

» Nos guides nous firent signe de marcher en avant ; nous étions environnés d’une foule de naturels qui s’empressaient de nous regarder, et qui nous auraient fermé le passage, si des hommes, qui semblaient revêtus de quelque autorité, n’avaient frappé indistinctement sur les spectateurs pour les écarter. On nous conduisit à une avenue de palmiers ; nous arrivâmes bientôt auprès d’une foule de guerriers rangés sur deux lignes, et armés de massues qu’ils tenaient sur leurs épaules, à peu près comme nos soldats portent leur fusil. Nous marchâmes au milieu de ces guerriers, et nous trouvâmes un chef qui était assis par terre, les jambes croisées, et qui se donnait de l’air avec un éventail en forme de triangle, tiré d’une feuille de cocotier, et garni d’un manche de bois noir poli. Il avait à ses oreilles de grosses touffes de plumes rouges dirigées en avant ; mais c’était là toute sa parure, et nous n’aperçûmes pas d’autre marque de distinction. Cependant on lui obéissait avec beaucoup d’empressement ; soit qu’il fût d’un caractère grave, soit qu’il eût composé son visage pour la cérémonie, sa physionomie paraissait sérieuse sans être sévère. Quelques hommes qui semblaient jouer un rôle important nous dirent que nous devions le saluer.