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de ceux de mes officiers qui m’inspiraient le plus de confiance, et qui connaissaient le mieux les naturels. Durant les autres relâches, je n’avais jamais pris ces précautions, et je suis intimement convaincu qu’elles n’étaient pas nécessaires ; mais, après le massacre de dix hommes de l’Aventure, après celui du capitaine Marion-Dufresne et de quelques-uns de ses gens, dans la baie des Îles, il était impossible d’être absolument exempt d’inquiétude.

» Si les Zélandais crurent d’abord que nous venions les punir de leur barbarie, ils ne tardèrent pas à changer d’opinion ; car dès ce jour même un grand nombre de familles arrivèrent de différentes parties de la côte, et s’établirent près de nous. Excepté l’espace que renfermait notre petit camp, tous les terrains de cette anse où l’on pouvait dresser une hutte se trouvèrent occupés. Ils ne nous disputèrent point celui que nous avions pris ; mais ils vinrent y enlever les débris de quelques vieilles cabanes, et ils se servirent des matériaux pour en construire de nouvelles.

» On est étonné de la promptitude avec laquelle ils construisent ces huttes : j’en ai vu élever plus de vingt sur un espace qui, une heure auparavant, était couvert d’arbrisseaux et de plantes. Ils apportent ordinairement avec eux une partie des matériaux, et ils trouvent le reste sur les terrains qu’ils choisissent. J’ai assisté au débarquement d’une petite peuplade, et à la construction d’un de ces villages. Au