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insulaires de Mangia, des ceintures d’étoffe lustrée ou d’une belle natte, qui passaient entre les cuisses et couvraient les parties voisines. Ils portaient aussi des colliers d’une herbe large, enduite d’une peinture rouge, et où étaient enfilées des baies de morelle : ils avaient les oreilles percées, et non pas fendues, et ils étaient tatoués sur les jambes depuis le genou jusqu’au talon, en sorte qu’ils paraissaient avoir des bottes. Ils ne coupent pas leur barbe, non plus que les habitans de Mangia, et leurs pieds sont également couverts d’une espèce de sandales ; leur maintien annonçait de la franchise, de la gaieté et de la bonhomie.

» M. Gore fut de retour à trois heures après midi ; il me dit qu’il avait examiné toute la partie occidentale de l’île sans trouver un endroit propre au débarquement d’un canot ou au mouillage des vaisseaux ; que la côte est environnée dans son entier d’un rocher escarpé de corail, sur lequel la mer brise avec violence ; que les naturels montraient néanmoins des dispositions très-amicales, et qu’ils avaient paru affligés en voyant que nos détachemens ne pouvaient descendre à terre ; il ajouta ensuite que par l’entremise d’O-maï il serait facile de les déterminer à nous apporter, en-deçà des brisans, les choses dont nous avions le plus besoin, et en particulier des tiges de bananier, qui seraient bonnes pour le bétail. Le vent était faible ou nul, et la perte d’un jour ou deux ne devant pas avoir de suites fâcheuses, je résolus