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tinguent les Taïtiens : non-seulement leur esprit est gai, mais ils connaissent très-bien les gestes lascifs que les Taïtiens emploient dans leurs danses ; car Maouroua les fit devant nous. Il y a aussi lieu de supposer que leur manière de vivre est la même. Quoique la nature du pays nous ait empêchés de découvrir un grand nombre de leurs habitations, nous aperçûmes près de la grève une maison dont la construction différait peu de celles de Taïti : elle était agréablement située au milieu d’un bocage : elle paraissait avoir trente pieds de long, et sept ou huit de hauteur : l’une de ses extrémités était ouverte, et représentait une ellipse coupée transversalement. Il y avait quelque chose sur des buissons qui se trouvaient devant la façade : nous conjecturâmes que c’était un filet de pêche d’une texture très-délicate.

» Lorsqu’ils saluent un étranger, ils touchent son nez avec le leur, à peu près comme à la Nouvelle-Zélande, mais ils prennent en outre la main de l’homme à qui ils veulent faire cette politesse, et ils la frottent assez durement sur leur nez et leur bouche. »[1]

En examinant sur la carte la position de Mangia, on voit que le capitaine Cook se trou-

  1. Les habitans des îles Palaos, des Nouvelles-Philippines et des îles Carolines, éloignées de Mangia d’environ quinze cents lieues, saluent de la même manière. «Leur civilité et la marque de leur respect consistent à prendre la main ou le pied de celui à qui ils veulent faire honneur, et à s’en frotter doucement tout le visage. » (Lettres édifiantes et curieuses, tome XV, page 208, édit. de 1781.)