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tout de suite, et ils sentirent bien que je ne l’ignorais pas. Je fis tous les efforts possibles pour les convaincre que je ne leur voulais point de mal, et que la vengeance ne m’engageait pas à rien entreprendre contre eux. Je ne sais si cette promesse les frappa, mais il est sûr que bientôt ils ne montrèrent plus de réserve ni de défiance.

» Le 13, chacun des vaisseaux dressa une tente sur le terrain où j’avais établi autrefois mon petit camp ; on disposa aussi les observatoires, et MM. King et Bayley commencèrent leurs observations, dont le but principal était de déterminer le mouvement journalier des garde-temps. J’envoyai à terre le reste des futailles ; les tonneliers et un nombre suffisant de matelots allèrent les réparer et les remplir. Je chargeai deux hommes de brasser de la bière de sapin, et j’ordonnai aux charpentiers et à leurs aides de couper du bois ; un autre détachement cueillit de l’herbe pour notre bétail, et ceux qui demeurèrent à bord s’occupèrent de dégréer les vaisseaux et d’arranger les provisions. Chacun fut employé d’une manière utile pendant notre séjour. Je donnai une garde de dix soldats de marine à ceux qui se trouvaient à terre, et je fis distribuer des armes à tous les travailleurs. M. King et deux ou trois sous-officiers se tinrent d’ailleurs constamment auprès d’eux. Lorsque j’envoyais un canot à une distance considérable des vaisseaux, j’avais soin de l’armer et de le mettre sous la conduite