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nous eussions fait plus de sept lieues, et que l’atmosphère fût chargée de brouillards : elle s’élève vers le centre en petites montagnes, du haut desquelles le sol descend peu à peu jusqu’à la côte, qui, dans la partie du sud-ouest, est de grès brunâtre, et escarpée, quoiqu’elle n’y ait pas plus de dix à douze pieds de hauteur ; le battement des flots y a produit plusieurs excavations. Le terrain, en pente, est couvert d’arbres d’un vert foncé, très-touffus, mais peu élevés, et qui paraissent tous de la même espèce, excepté près du rivage, où il y en a un grand nombre de l’espèce du dragonnier, qu’on trouve dans les bois de la Nouvelle-Zélande. On en voit aussi de dispersés en d’autres endroits. La côte du nord-ouest se termine, ainsi que nous l’avons déjà dit, par une grève sablonneuse, derrière laquelle le terrain, coupé en petites ouvertures ou ravins, offre une large bordure d’arbres qui ressemblent à de grands saules ; d’après sa régularité, on la prendrait pour un ouvrage de l’art, si son étendue ne s’opposait pas à cette opinion. L’œil, en se portant plus loin vers le centre de l’île, découvre ces arbres d’un vert foncé dont je parlais tout à l’heure. Plusieurs de nos messieurs supposèrent que c’étaient des arbres à pain, entremêlés de cocotiers très-bas, et d’un petit nombre d’autres. Ils nous semblèrent plus hauts et moins voisins les uns des autres que sur la partie du sud-ouest. Cette différence peut venir de ce que nous étions plus