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lande ; et le haut de cet étambord était fourchu : la partie inférieure de l’embarcation était d’un bois blanc ; la partie supérieure était noire, et les pagaies, d’un bois de la même couleur, n’avaient pas plus de trois pieds de long ; elles étaient larges et émoussées à l’un des bouts : ils manœuvraient sans revirer ; lorsqu’ils voulaient prendre une route diamétralement opposée à celle qu’ils tenaient, ils ne faisaient que se tourner de l’autre bord.

» Nous louvoyâmes sur ces entrefaites ; et dès que les vaisseaux eurent pris une position convenable, la Résolution mit un canot à la mer, et la Découverte en lança un second, afin de sonder la côte et de chercher un lieu propre au débarquement. Je voulus descendre moi-même, et j’emportai diverses choses que j’avais dessein de donner aux naturels pour gagner leur amitié. Dès que je fus hors du vaisseau, les deux insulaires qui nous avaient quittés peu de temps auparavant s’approchèrent de moi, et lorsqu’ils furent près de mon canot, Maouroua y entra sans que je l’en priasse, et sans hésiter un seul moment.

» Je chargeai O-maï, qui m’accompagnait, de lui demander où nous pourrions faire notre débarquement : Maouroua nous indiqua deux endroits ; mais je vis à regret que dans tous les deux nous courions risque de remplir d’eau nos canots, et même de les perdre. Nous ne fûmes pas plus heureux dans la recherche d’un mouillage, car nous ne trouvâmes de fond qu’à