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répondit que c’était la suite d’une blessure reçue dans une bataille contre les habitans d’une île située au nord-est, qui descendaient de temps à autre dans son pays. Ils empoignèrent ensuite un des cordages de la Résolution, mais ils hésitaient toujours de monter à bord. O-maï, qui les entendait assez bien, apprit que leurs compatriotes leur avaient recommandé de se tenir sur leurs gardes, et qu’on les avait chargés de savoir d’où arrivait notre bâtiment, et quel était le nom du capitaine. Nous les interrogeâmes de notre côté sur le nom de l’île ; ils l’appelaient Mangaïa ou Mangia, et ils ajoutaient quelquefois Noue, Naï, Naïva ; ils nous dirent que leur chef se nommait Orouaïka.

» Maouroua avait de l’embonpoint et une taille bien proportionnée ; mais il n’était pas grand. Sa physionomie nous parut agréable et son caractère jovial ; car il fit plusieurs gestes comiques qui annonçaient de la bonhomie et de la gaieté ; il en fit aussi du genre sérieux : avant de saisir la corde qui pendait à l’arrière du vaisseau, il répéta quelques mots d’un air recueilli ; il se recommandait vraisemblablement à la protection de ses dieux. Son teint approchait de celui des habitans des parties les plus méridionales de l’Europe. Son camarade n’était pas si blanc. La chevelure de tous les deux était noire, longue, lisse, et nouée au sommet de la tête avec un morceau d’étoffe. Ils avaient des ceintures comme les naturels