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tôt qu’il pourrait ; il ne pouvait espérer aucune découverte durant cette traversée qu’il avait faite tant de fois ; les quadrupèdes et les animaux qu’il voulait déposer aux îles de la Société l’obligèrent à faire cette route le plus promptement possible ; un autre motif plus important encore le déterminait à la célérité ; mais il fut contrarié par les vents qui soufflaient presque constamment de la partie de l’est. Il fut obligé de faire route au nord, et même au nord-ouest. L’espérance de voir le vent souffler davantage de la partie du sud, ou de rencontrer le vent d’ouest un peu en dehors des tropiques, ainsi qu’il l’avait éprouvé dans ses autres voyages, l’engagèrent à continuer cette route à tout hasard ; car, dit-il, « pour remplir cette année le principal objet de mon expédition, c’est-à-dire, pour me rendre à la côte septentrionale de l’Amérique, il fallait absolument que ma traversée de la Nouvelle-Zélande à Taïti, ou aux îles de la Société, ne fût pas longue. »

Le vent demeura fixé invariablement à l’est-sud-est, et il ne s’en écarta pas de plus de deux points de l’un ou l’autre côté ; il fut aussi très-faible, en sorte que les vaisseaux ne passèrent le tropique que le 27 mars ; ils n’étaient alors qu’à 201° 23′ de longitude orientale, ou à l’ouest du lieu vers lequel ils se dirigeaient.

Le 29, à dix heures du matin, la Découverte avertit par un signal qu’elle voyait une terre ; on reconnut bientôt que c’était une île de peu d’étendue. Le lendemain, au point du jour, le