Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE II.

Relation du voyage depuis le départ de la Nouvelle-Zélande jusqu’à l’arrivée des vaisseaux à Taïti ou aux îles de la Société.

« Les deux vaisseaux partirent de la Nouvelle-Zélande le 25 février 1777. Dès qu’ils eurent perdu la côte de vue, le mal de mer inspira des réflexions tristes aux deux Zélandais qu’emmenait O-maï ; ils se repentirent beaucoup de leur démarche : le capitaine Cook leur donna toutes les consolations et tous les encouragemens qu’il put imaginer : ce fut inutilement ; ils pleurèrent en public et en particulier : ils firent entendre leurs lamentations dans une espèce de chanson qui, autant que nous pûmes le comprendre, faisait l’éloge de leur pays et des hommes dont ils se trouvaient à jamais séparés. Leur affliction dura plusieurs jours ; mais le mal de mer les quitta enfin, et leur émotion diminua. Leurs lamentations devinrent moins fréquentes, et ils finirent par les cesser tout-à-fait. Ils oublièrent peu à peu la Nouvelle-Zélande et leurs amis, et ils parurent aussi fermement attachés aux Anglais que s’ils étaient nés leurs compatriotes. »

Le capitaine Cook, en partant de la Nouvelle-Zélande, se proposait d’arriver à Taïti le plus