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sent de peu d’importance, ils se montrèrent très-bruyans et très-violens.

» Les diverses tribus sont souvent en querelle entre elles, ou plutôt elles y sont toujours ; car le grand nombre de leurs armes et leur dextérité à s’en servir annoncent que la guerre les occupe principalement : ces armes sont des piques, des patous, ou massues, des lances, et quelquefois des pierres. Les piques sont d’un bois très-dur ; leur longueur varie de cinq à vingt et même trente pieds. Ils lancent les plus courtes comme des dards. Le patou ou l’emité est de forme elliptique ; sa longueur est d’environ dix-huit pouces ; il a un manche de bois, de pierre, d’os ou de jaspe vert ; et c’est l’arme sur laquelle ils comptent le plus dans les batailles. La lance, ou la longue massue, a cinq ou six pieds de longueur ; l’une de ses extrémités se termine en pointe, et offre une tête sculptée ; l’autre est large ou aplatie, avec des bords tranchans.

» Avant de commencer l’action, ils entonnent une chanson guerrière, et ils observent tous la mesure la plus exacte ; leur colère arrive bientôt au dernier degré de la fureur et de la frénésie ; ils font des contorsions horribles de l’œil, de la bouche et de la langue, afin d’inspirer de la terreur à leurs ennemis ; on les prendrait pour des démons plutôt que pour des hommes, et cet affreux spectacle glacerait presque d’effroi d’intrépides guerriers qui n’y seraient pas accoutumés. Ils ont une autre ha-