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poissons que de les rôtir, ou plutôt de les cuire au four, car ils ne savent pas les faire bouillir. Ils cuisent de même des racines et une partie de la tige d’une grande fougère, dans un grand trou qu’ils creusent en terre ; ils fendent ensuite ces racines et ces tiges, et ils trouvent dans l’intérieur une belle substance gélatineuse, qui ressemble à du sagou bouilli, et qui est plus ferme. Ils mangent aussi la racine d’une autre fougère plus petite, qui paraît leur tenir lieu de pain ; car ils la sèchent, et ils l’emportent avec des quantités considérables de poissons secs, quand ils emmènent leurs familles, ou qu’ils s’éloignent beaucoup de leurs habitations. Ils la battent jusqu’à ce qu’elle soit un peu amollie ; ils la mâchent alors, après en avoir rejeté les grosses fibres ; le reste a une saveur douce et farineuse qui n’est point du tout désagréable.

» Lorsqu’ils n’osent point aller en mer, ou peut-être dans les temps où ils ne se soucient point de poisson, ils mangent des moules et d’autres coquillages. Ils déposent les coquilles près de leurs cabanes, et elles y forment de grands tas. Ils viennent à bout quelquefois de tuer des râles, des manchots et des nigauds, qui servent à varier leur nourriture. Ils élèvent d’ailleurs un nombre considérable de chiens pour les tuer un jour ; mais on ne peut regarder le chien comme un article principal de leur régime diététique. Comme il n’y a pas à la Nouvelle-Zélande la moindre trace de culture, il résulte de ces observations que les naturels