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peintes en rouge et en noir ; la solive du faîte me parut assez forte, et les gros joncs qui composaient le dedans de la toiture étaient rangés parallèlement et d’une manière très-soignée : l’une des extrémités offrait un petit trou carré qui servait de porte, par laquelle on ne pouvait entrer qu’en rampant sur ses genoux, et près de celui-là un second beaucoup plus petit, qui semblait destiné à l’évaporation de la fumée ; car je n’aperçus point d’autre soupirail ; je jugeai qu’il n’y avait pas dans le pays de meilleure habitation, et qu’elle était occupée par un des principaux personnages. La plupart des autres étaient plus petites de moitié ; elles excédaient rarement quatre pieds de hauteur ; elles garantissaient du vent et de la pluie, mais leur construction était mauvaise.

» Un petit nombre de paniers ou de sacs, dans lesquels les naturels mettent leurs hameçons de pêche et d’autres bagatelles, formaient tout l’ameublement de ces habitations. Les Zélandais s’y tiennent assis autour d’un petit feu : il est probable qu’ils y dorment aussi, sans autre couverture que celle qu’ils portent durant le jour ; peut-être même la quittent-ils la nuit ; car il faut peu de monde pour échauffer des huttes aussi étroites.

» Ils tirent de la pêche la plus grande partie de leur subsistance ; ils emploient des filets de différentes espèces, et des hameçons de bois dont la pointe est garnie d’un os aiguisé, mais d’une forme si bizarre, qu’un étranger les juge d’a-