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celles d’Europe : nous ne vîmes pas d’autre gibier.

» En jetant la seine, nous prîmes des mulets, des soles et des carrelets : les naturels nous vendirent surtout une espèce de brème de mer qui est couleur d’argent, et qui a une tache noire sur le cou : de gros congres, et un poisson qui ressemble beaucoup à la brème, mais qui pèse cinq, six et sept livres : il est noirâtre, et a le museau épais ; les habitans du pays le nomment moggé. Nous prîmes le plus communément à l’hameçon et à la ligne un poisson noirâtre de la grosseur d’une morue, et un autre de la même grandeur, rougeâtre, et qui avait un petit barbillon. Nous appelâmes celui-ci noctambule, parce que nous le prenions pendant la nuit : une espèce de petit saumon, des grondins, des raies, tombèrent de temps en temps dans nos filets, et les Zélandais nous apportèrent quelquefois une petite espèce de maquereau, des perroquets, et un autre très-rare, presque de la forme d’un dauphin : il est de couleur noire ; ses mâchoires sont fortes et osseuses, et ses nageoires de derrière s’allongent beaucoup aux extrémités. Tous ces poissons, excepté le dernier, sur lequel nous ne pouvons rien dire, parce que nous ne le goûtâmes pas, sont bons à manger ; mais le moggé, le petit saumon et le poisson noirâtre sont supérieurs aux autres.

» Les rochers offrent une quantité considérable d’excellentes moules : on en trouve une