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sauvage, avec du froment broyé dans un moulin ; et, jointe au bouillon des tablettes, elle servait de déjeuner aux équipages ; on leur en donnait encore avec de la soupe aux pois pour leur dîner. Nous mangions quelquefois ces plantes en salade, ou apprêtées comme des légumes : elles étaient bonnes de toutes les manières ; et, le poisson ne nous ayant jamais manqué, je puis dire que nos alimens furent peu inférieurs à ceux qu’on trouve dans les relâches célèbres par les nourritures animales et végétales qu’elles offrent aux navigateurs.

» Les plantes connues que nous rencontrâmes, sont le liseron ordinaire, la morelle, l’ortie (qui ont l’une et l’autre la grosseur d’un petit arbre), une véronique frutescente, qu’on aperçoit près de toutes les grèves, des chardons, l’euphorbe, le bec-de-grue, le lin, la belle-de-nuit d’Amérique, des ronces, l’eufraise et le séneçon ; mais les espèces diffèrent de celles que nous avons en Europe ; on y voit aussi des polypodes, des scolopendres, et environ vingt autres espèces de fougères particulières à la Nouvelle-Zélande, plusieurs sortes de mousses rares et propres à ce pays, outre un grand nombre de plantes dont les usages ne sont pas encore connus, et dont on ne peut donner la description que dans un livre de botanique.

» L’une de ces dernières mérite cependant que j’en fasse ici mention, car les naturels en tirent leurs vêtemens ; elle produit un lin