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nord-ouest sont les vents régnans, et, quoique souvent assez forts, un ciel pur les accompagne presque toujours : en un mot, si cette partie de la Nouvelle-Zélande n’était pas trop montueuse, ce serait une des plus belles contrées du globe : on couperait en vain les bois ; les espaces défrichés seraient moins propres aux pâturages qu’un terrain plat, et la culture y serait toujours difficile, car on ne pourrait y employer la charrue.

» Les grands arbres qui couvrent les montagnes sont de deux espèces : les uns, du diamètre de nos sapins les plus gros, croissent à peu près de la même manière ; mais les feuilles et les petites baies qu’ils portent à leurs extrémités ressemblent davantage à celles de l’if : c’est de ceux-là que nous tirions de la bière. Nous faisions d’abord subir une forte décoction aux feuilles, et nous les laissions ensuite fermenter avec de la thériaque ou du sucre : les hommes de l’équipage qui avaient bu de la bière de sapin d’Amérique ne trouvaient l’autre guère inférieure. L’autre espèce d’arbre diffère peu de l’érable ; elle est souvent d’une grosseur considérable ; mais elle ne nous procura que du bois de chauffage ; car elle est, ainsi que la première, trop pesante pour des mâts, des vergues, etc.

» Les arbres offrent des espèces plus variées sur les petites plaines qui sont derrière les grèves. Nous en distinguâmes deux qui portent un fruit de la grosseur des pommes : l’un de