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lèvent du bord de la mer, et ont des sommets arrondis. L’œil aperçoit sur leurs flancs, jusqu’à une distance considérable, des vallées, ou plutôt des empreintes des vagues, qui n’ont point de profondeur, et qui, du côté du rivage, aboutissent chacune à une petite anse dont la grève est sablonneuse ou caillouteuse. On trouve derrière cette grève un terrain plat de peu d’étendue ; c’est là que les naturels bâtissent ordinairement leurs cabanes : la position en est d’autant plus commode, que dans chacune des anses on trouve un joli ruisseau poissonneux[1], qui a son embouchure dans l’Océan.

» Les bases des montagnes, du moins du côté de la mer, sont d’un grès friable et jaunâtre, qui prend une teinte de bleu aux endroits où il est battu par les flots : il se prolonge en couches horizontales ou obliques, coupées fréquemment de veines étroites de quartz grossier, qui sont peu éloignées les unes des autres, et qui suivent communément la direction du grès. Le terrain ou le sol qui couvre cette roche est aussi d’une couleur jaunâtre ; il ressemble à de la marne ; et en général il a d’un à deux pieds de profondeur.

» L’extrême beauté de la végétation indique assez la fertilité du sol. Excepté un petit nombre de montagnes voisines de la mer, et revêtues d’arbrisseaux, toutes les autres présentent une forêt continue de grands arbres, qui s’élè-

  1. On y trouve de petites truites.