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» Le funeste présent cité plus haut n’est pas le seul monument qui rappelle aux Zélandais le séjour de ce vaisseau ; Taoueiharoua nous dit que l’équipage leur avait laissé un quadrupède ; mais comme il ne l’avait point vu, nous ne pûmes en connaître l’espèce d’après sa description.

» Il nous instruisit d’un fait qui nous laissa moins de doute ; il nous assura qu’on trouve à la Nouvelle-Zélande des serpens et des lézards d’une grandeur énorme. Il décrivit ceux-ci comme ayant huit pieds de longueur, et la grosseur du corps d’un homme : il ajouta qu’ils saisissent et dévorent quelquefois les naturels ; qu’ils se tapissent dans des trous creusés sous terre, et qu’on les y tue en faisant du feu à l’ouverture des terriers. Nous ne pûmes nous méprendre sur l’espèce de l’animal, car il le dessina assez exactement sur le papier : il traça aussi la figure des serpens, afin de nous expliquer sa pensée.

» Quoique la Relation de mes deux premiers Voyages offre un grand nombre de détails sur ce pays et sur ses habitans, on sera sûrement bien aise de lire les remarques de M. Anderson, qui confirment ou qui corrigent ce que j’ai dit ailleurs. Il m’avait accompagné trois fois dans la baie de la Reine-Charlotte durant ma seconde expédition ; ainsi ce qu’on va lire est le résultat des observations des quatre relâches.

» Tous les environs de la baie de la Reine-Charlotte offrent de grandes montagnes qui s’é-