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point et qui ne se soucient point de comprendre ce qu’on leur dit.

» Je demandai un jour à Taoueiharoua combien de vaisseaux pareils aux nôtres avaient abordé au port de la Reine-Charlotte ou aux environs : il commença par nous en indiquer un dont nous n’avions jamais entendu parler, qui relâcha dans un port de la côte nord-ouest de Tiraouitté, peu d’années avant ma première relâche, c’est-à-dire peu d’années avant l’arrivée de l’Endéavour, que les Zélandais appellent le vaisseau de Topia. Je crus d’abord qu’il se trompait sur l’époque et le lieu du mouillage ; que le bâtiment dont il faisait mention était celui de Surville, qui toucha à la côte nor-dest d’Ihei-nomaoui, la même année que l’Endéavour, ou celui de M. Marion-Dufresne, qui relâcha dans la baie des Îles, deux ans après ; mais il nous assura qu’il ne se méprenait ni sur l’époque, ni sur le lieu du mouillage, et que le fait était connu de tous les habitans des environs du port de la Reine-Charlotte et de Tiraouitté. Il ajouta que le capitaine eut des liaisons avec une femme du pays, que cette femme en eut un fils qui vivait encore, et qui était à peu près de l’âge de Kakoa. Quoique Katoa ne fût pas encore au monde au temps dont il est ici question, il paraissait savoir toute l’histoire. Taoueiharoua nous apprit de plus que ce premier vaisseau apporta la maladie vénérienne à la Nouvelle-Zélande. Je souhaite que les navigateurs européens qui y ont abordé depuis n’aient