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Vavaou ; le fils, appelé Latouliboulou, et une seconde fille, nommée Maoungaoula-Kaïppa, demeuraient à Tongatabou ; la troisième fille dîna avec moi le 31 juin, comme je l’ai raconté plus haut. Le lecteur se souvient que le roi ne voulut point manger devant elle ; que la princesse n’eut pas la même réserve ; que Paoulaho lui toucha le pied, et lui rendit d’ailleurs les hommages qu’il recevait des autres insulaires. Nous n’avons jamais eu occasion de lui voir donner ces marques de respect à Latouliboulou ; mais nous l’avons vu interrompre son repas, et faire éloigner les alimens lorsque Latouliboulou venait le trouver. Latouliboulou envahissait à sa fantaisie les propriétés des vassaux du roi ; cependant, à la cérémonie appelée natché, il n’eut que le rang des chefs ordinaires. Ses compatriotes le croyaient fou, et plusieurs de ses actions annonçaient de la démence. On me montra à Eouah beaucoup de terres qui lui appartenaient. Je rencontrai un jour son fils encore enfant ; il portait le même titre que le père. Le fils du plus grand prince de l’Europe n’est pas plus caressé et n’est pas servi avec plus de complaisance que l’était cet enfant.

» La langue des îles des Amis a la plus grande affinité avec les idiomes de la Nouvelle Zélande, d’Ouaitiou et de Mangia, et par conséquent avec celui de Taïti et des îles de la Société. Elle emploie en bien des occasions les mêmes mots que le dialecte de l’île des Cocos, ainsi qu’on le voit par le vocabulaire qu’en ont rapporté