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fent les rébellions dès leur commencement.

» Il y a parmi les chefs, ou parmi ceux qui en prennent le nom, autant de classes différentes que parmi nous ; mais ceux de ces chefs qui possèdent de vastes territoires sont en petit nombre ; les autres relèvent d’un supérieur que j’appellerais le principal baron, si je voulais me servir des termes de la langue féodale. On m’a dit qu’à la mort d’un insulaire la succession entière appartient au roi ; que le monarque est néanmoins dans l’usage de la donner au fils aîné du défunt, à condition que celui-ci pourvoira aux besoins des autres enfans. Le fils du roi n’enlève pas à son père, comme à Taïti, dès le moment où il vient au monde, le titre et les honneurs de la royauté ; mais il en hérite : en sorte que la forme du gouvernement est monarchique et héréditaire.

» L’ordre de la succession à la couronne n’a pas été interrompu depuis assez long-temps ; car nous avons eu occasion d’apprendre que les Fettafaihé (Paoulaho est un surnom par lequel on distingue le monarque du reste de la famille royale) sont sur le trône, en ligne directe, depuis cent trente-cinq ans au moins. Nous leur demandâmes un jour si le souvenir de l’arrivée des vaisseaux de Tasman s’était perpétué parmi eux, et nous reconnûmes que cette histoire se transmettait de race en race avec une exactitude qui prouve qu’on peut compter quelquefois sur les traditions orales ; ils nous décrivirent les deux vaîsseaux, qu’ils comparaient