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pas avec moi, je ne pus savoir à quelle occasion.

» Le mot tabou au ne signification très-étendue, ainsi que je l’ai déjà observé. Les sacrifices humains portent le nom de tangatatabou ; lorsqu’il n’est pas permis de manger, ou de se servir d’une telle chose, on dit qu’elle est tabou ; on nous apprit en outre que, si le roi entre dans une maison appartenant à un de ses sujets, cette maison est tabou, et que le propriétaire ne peut plus l’habiter ; en sorte que le prince trouve dans ses voyages des maisons particulières qui lui sont destinées. Le vieux Toubaou présidait durant notre relâche au tabou ; c’est-à-dire (si O-maï ne se trompa pas), lui et ses agens étaient inspecteurs de toutes les productions de l’île ; ils veillaient à ce que chaque insulaire cultivât sa portion de terrain ; ils désignaient ce qu’on pouvait manger, et ce dont il fallait s’abstenir. Ces sages dispositions préviennent la famine, font cultiver en provisions une quantité suffisante de terres, et empêchent la dissipation des récoltes.

» D’après un autre règlement qui n’est pas moins sage, ils ont une sorte d’officier de police. Finaou était chargé de ce département durant notre séjour : on nous dit que la punition de ceux qui commettaient des délits envers l’état, ou envers les particuliers, dépendait de lui. Il était d’ailleurs généralissime des troupes, et il commandait les guerriers appelés au combat ; mais, selon le témoignage unanime de