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pendant, vers le soir, les besoins de son estomac l’emportèrent sur les préceptes de sa religion, et il se permit un peu de nourriture, mais en petite quantité. J’avais conjecturé souvent que les Zélandais ont des idées superstitieuses sur les cheveux : j’en avais vu à diverses reprises une quantité assez considérable attachés à des branches d’arbres, près de quelques-unes des habitations ; mais je n’ai jamais rien appris de détaillé sur ce sujet.

» Malgré l’état de division et de guerre dans lequel vivent les Zélandais, les voyageurs qui traversent un canton sans avoir de mauvais dessein sont bien reçus et régalés durant leur séjour ; mais on exige qu’ils ne demeurent pas plus de temps qu’il n’en faut pour terminer leurs affaires : ces voyageurs sont surtout des marchands qui vendent du poenammou ou du talc vert. On dit que cette pierre ne se trouve que dans un endroit qui porte son nom, et qui est situé vers le fond du port de la Reine-Charlotte, à un ou deux jours de chemin au plus du lieu où mouillaient nos vaisseaux. Je regrettai beaucoup de manquer de loisir ; je serais allé voir le canton d’où l’on tire cette pierre ; car on nous en raconta cent histoires fabuleuses, dont aucune ne paraissait vraisemblable. Ceux des naturels qui montraient le plus d’intelligence essayèrent de nous convaincre ; mais ils n’en vinrent pas à bout : Ils nous dirent, par exemple, que le poenammou vient d’un pois-