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diminue, tout rentre dans l’ordre naturel. Il paraît qu’ils comptent beaucoup sur l’efficacité de leurs efforts pour l’apaiser ; ils admettent plusieurs dieux inférieurs à Kallafoutonga. Ils nous parlèrent en particulier de Toufoua-Bouloutou, ou du dieu des nuages et de la brume ; de Talletebou, et de quelques-uns qui habitent les deux. Celui qui occupe le premier rang et qui a le plus d’autorité est chargé du gouvernement de la mer et de ses productions ; ils l’appellent Fettafaihé, ou, comme ils prononcent quelquefois, foutafoua ; ils disent qu’il est du genre masculin, et qu’il a une femme nommée Fykava-Kadji. Ils croient qu’il y a dans l’Océan, comme au ciel, plusieurs puissances inférieures, telles que Vakavd-Fonoua, Tariava, Mattaha, Evarou, etc. Toutes les îles de ce groupe n’adoptent pas cependant le même système religieux ; car le dieu suprême de Hapaï, par exemple, est appelé Alo-alo, et il y a des îles qui adorent deux ou trois divinités particulières. Au reste, ils se forment des idées très-absurdes sur la puissance et les attributs de ces êtres supérieurs, qui, selon leur croyance, prolongent seulement jusqu’à la mort les soins qu’ils prennent des hommes.

» Toutefois ils croient l’âme spirituelle et immortelle. Ils lui donnent le nom de vie ou de principe vivant, ou, ce qui est plus conforme à leur système général de mythologie, d’Otoua, c’est-à-dire d’une divinité, ou d’un être invisible. Ils croient qu’immédiatement après