Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

remarquâmes qu’ils écoutaient avec intérêt ceux de nos deux Zélandais, qui poussaient des sons forts, assez dépourvus de mélodie.

» Les armes qu’ils fabriquent sont des massues de différentes espèces, dont la sculpture prend beaucoup de temps ; des piques et des dards. Ils ont des arcs et des flèches, qui semblent destinés seulement à leurs plaisirs, à la chasse des oiseaux, par exemple, et non pas à tuer leurs ennemis. Les escabelles ont à peu près deux pieds de long, quatre ou cinq pouces d’élévation, et environ quatre pouces de largeur ; elles se courbent dans le milieu, et elles portent sur quatre forts jambages, qui ont des pieds circulaires : elles sont d’un seul morceau de bois noir ou brun, bien poli et incrusté d’ivoire. Ils incrustent également d’ivoire les manches de leurs chasse-mouches, qui d’ailleurs sont sculptés. Ils font avec de l’os de petites figures d’hommes, d’oiseaux, et d’autres choses : travail qui doit être difficile, car ils n’emploient qu’une dent de requin.

» Les ignames, les bananes et les cocos forment la plus grande partie de leur nourriture végétale ; les cochons, les volailles, les poissons, les coquillages de toute espèce, leur nourriture animale ; mais le bas peuple mange des rats. L’igname, la banane, le fruit à pain, le poisson et les coquillages sont la base de leur nourriture dans les différentes saisons ; les cochons, les volailles et les tortues paraissent être des friandises extraordinaires réservées pour