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servent aussi de murailles. Une autre natte grossière et forte, large d’environ deux pieds et demi ou trois pieds, courbée en demi-cercle, posée de champ, et dont les extrémités touchent le côté de la maison, renferme un espace où couchent le maître et la maîtresse du ménage. La femme s’y tient la plus grande partie de la journée ; le reste de la famille couche sur le plancher sans avoir aucune place fixe ; les hommes et les femmes qui ne sont pas mariés, éloignés les uns des autres. Si la famille est nombreuse, il y a de petites huttes contiguës à la maison, où les domestiques se retirent la nuit ; en sorte que leur intérieur est aussi décent qu’il peut l’être. J’ai déjà dit qu’ils dorment sur des nattes : les vêtemens qu’ils portent le jour leur tiennent lieu de couvertures pendant la nuit. La liste de leurs meubles n’est pas longue : ils ont une jatte ou deux dans lesquelles ils font la kava, un petit nombre de gourdes, des coques de coco, de petites escabelles de bois, qui leur servent de coussins, et quelquefois une escabelle plus grande sur laquelle s’assied le chef ou le maître de la maison.

» La seule raison plausible que je puisse donner de leur dédain pour les ornemens de l’architecture de leurs maisons, c’est qu’ils aiment passionnément à se tenir en plein air. Ils ne mangent guère dans leurs maisons : ils ne semblent les considérer que comme faites simplement pour y coucher, et s’y retirer lorsque