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a soin de nettoyer ses environs. Le pandanus est la seule plante qu’ils cultivent d’ailleurs pour leurs manufactures ; on le plante communément en lignes très-serrées aux bords des champs. Le pandanus cultivé leur paraît si supérieur à celui qui vient naturellement, qu’ils lui donnent un nom particulier ; ce qui prouve qu’ils connaissent très-bien les améliorations que produit la culture.

» Il est remarquable que ce peuple, qui montre beaucoup de goût et d’intelligence en plusieurs choses, en montre peu dans la construction de ses maisons ; au reste, l’exécution en est moins défectueuse que la forme. Celles du bas peuple sont de pauvres huttes, très-petites, qui les garantissent à peine de la rigueur du temps. Celles des insulaires d’un rang distingué sont plus grandes et mieux abritées, mais elles devraient être meilleures. Une maison de moyenne grandeur a environ trente pieds de long, vingt de large et douze de hauteur ; c’est, à proprement parler, un toit couvert de chaume, soutenu par des poteaux et des solives disposés d’une manière très-judicieuse ; le plancher est de la terre battue ; il est un peu élevé et revêtu d’une natte forte et épaisse, qu’on tient très-propre. La plupart des maisons sont fermées du côté du vent, et quelques-unes, dans plus des deux tiers de leur circonférence, avec de grosses nattes ou des branches de cocotier entrelacées : ces branches descendent des bords du toit jusqu’à terre, et