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ouvrages moins importans ; elles font, par exemple, une grande quantité de peignes, de petits paniers, avec la matière première des nattes, et avec l’enveloppe fibreuse du coco, qu’elles tressent simplement, ou qu’elles entrelacent de petits grains de verroterie ; ce qui sort de leurs mains a tant d’élégance et de goût, qu’un étranger ne peut s’empêcher d’admirer leur constance et leur adresse.

» Les travaux des hommes sont plus difficiles et plus nombreux. Ils sont chargés de la culture des terres, de la construction des maisons et des pirogues, de la pêche et de tout ce qui tient à la navigation. Comme ils se nourrissent surtout de racines et de fruits, ils s’occupent sans cesse de l’agriculture, et ils semblent l’avoir portée au degré de perfection que permet leur état de civilisation. Les bananiers et les ignames occupent de vastes champs. Ces deux denrées sont à l’égard des autres dans la proportion de dix à un. Pour planter des bananiers ou des ignames, ils creusent de petits trous, et ont soin ensuite d’extirper l’herbe qui croît alentour, et qui, dans un pays aussi chaud, ne tardant pas à se pourir, devient un bon engrais. Les instrumens qu’ils emploient et qu’ils appellent houo, sont tout uniment des pieux de différentes longueurs, selon le degré de profondeur qu’ils veulent donner à la fouille. Les houos sont aplatis et tranchans sur un bord d’une des extrémités ; un morceau de bois est fixé transversalement sur les plus