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roseaux de la même grandeur, remplis d’une poudre jaune. Cette poudre, dont les femmes se frottent ]e visage, ainsi que nos dames se mettent du rouge sur les joues, paraît être du souchet des Indes pulvérisé. Nous avons vu souvent le lobe d’une seule oreille percé d’un trou, et non pas de deux.

» La propreté du corps est ce qu’ils semblent préférer à tout ; aussi se baignent-ils fréquemment dans les étangs qui ne paraissent pas destinés à autre chose : quoique l’eau de la plupart de ces étangs soit d’une puanteur insupportable, ils aiment mieux s’y laver que dans la mer ; ils savent très-bien que l’eau salée gâte la peau ; et lorsque la nécessité les oblige à prendre des bains dans l’Océan, ils ont ordinairement des cocos remplis d’eau douce dont ils font usage pour se laver en sortant. Ils recherchent beaucoup l’huile de coco par la même raison ; non-seulement ils en répandent une quantité considérable sur leur tête et sur leurs épaules, ils ont soin aussi de s’en frotter tout le corps. Quand on n’a point vu l’effet de cette opération, on ne peut concevoir à quel point elle embellit la peau. Tous les insulaires cependant n’ont pas les moyens de se procurer de l’huile de coco, et c’est sans doute parce que le bas peuple ne s’en sert point que sa peau est moins fine et moins douce.

» La vie domestique des insulaires des îles des Amis n’est pas assez laborieuse pour être désagréable, et pas assez oisive pour être accu-