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marques ineffaçables. Ils tracent ainsi des lignes et des figures si variées et si bien disposées, qu’elles ont quelquefois de l’élégance. Les femmes ne se tatouent que l’intérieur des mains. Le roi n’est point assujetti à cette coutume ; il n’est pas obligé non plus de se faire, dans les temps de deuil, ces blessures dont je parlerai tout à l’heure.

» Les hommes sont tous circoncis, ou plutôt supercis, car on leur coupe seulement un petit morceau de la partie supérieure du prépuce ; ce qui l’empêche de recouvrir jamais le gland. Ils ne veulent pas autre chose ; ils disent que la propreté leur a dicté cette opération.

» L’habillement des femmes est le même que celui des hommes ; il est composé d’une pièce d’étoffe ou de natte (plus ordinairement la première), large d’environ six pieds, longue de huit, ou au moins assez pour faire un tour et demi sur les reins, où elle est arrêtée par une ceinture ou une corde. Ce vêtement est double sur le devant, et il tombe comme un jupon jusqu’au milieu de la jambe. La partie qui est au-dessus des reins offre plusieurs plis ; en sorte que, si on la développe dans toute son étendue, il y a assez d’étoffe pour envelopper et couvrir les épaules, qui restent presque toujours nues. Tel est, pour la forme, le vêtement général des deux sexes. Les insulaires d’un rang distingué portent seuls de grandes pièces d’étoffe et de belles nattes. Le bas peuple s’habille de pièces plus petites, et très-