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et quelquefois en orangé. Ils produisent la première couleur en y mettant une sorte d’enduit de corail brûlé, mêlé avec de l’eau ; la seconde en y appliquant des râpures d’un bois rougeâtre, délayée également dans de l’eau ; et la troisième en la parsemant, je croîs, d’une poudre tirée du souchet des Indes.

» Lorsque j’abordai sur ces îles pour la première fois, je crus que les hommes et les femmes étaient dans l’usage de porter leurs cheveux courts ; mais notre relâche ayant été plus longue cette fois, j’ai vu beaucoup de cheveux longs. Leurs modes en ce point sont si variées, qu’il est difficile d’indiquer celle qui est la plus répandue. Quelques-uns les portent coupés à l’un des côtés de la tête, tandis que la portion du côté opposé a toute sa longueur ; ceux-ci les ont coupés de très-près, et peut-être rasés dans un endroit ; ceux-là ont la tête rase, excepté une seule touffe qu’ils laissent ordinairement près de l’oreille : d’autres laissent prendre aux cheveux toute leur croissance sans y toucher. Les femmes en général portent leurs cheveux courts ; les hommes se coupent la barbe, et les deux sexes s’arrachent les poils sous les aisselles : j’ai déjà décrit de quelle manière. Les hommes sont piquetés en bleu foncé, depuis le milieu du ventre jusqu’à mi-cuisse. Ils se tatouent ainsi avec un instrument d’os dentelé : après avoir plongé les dents dans le suc du douédoué, ils les impriment dans la peau à l’aide d’un morceau de bois, et il en résulte des