Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celui de plusieurs individus des deux sexes est vraiment olivâtre : quelques femmes sont même assez blanches, ce qui vient probablement de ce qu’elles s’exposent moins au soleil. Une disposition à l’embonpoint, dans un petit nombre des principaux du pays, paraît être la suite d’une vie oisive. Les chefs ont souvent aussi la peau plus douce et plus claire ; celle du bas peuple est ordinairement plus noire et plus grossière, surtout dans les parties qui ne sont pas couvertes, différence qu’il faut peut être attribuer à des maladies cutanées. Nous vîmes à Hapaï un homme et un petit garçon, et à Anamocka un enfant d’une blancheur parfaite. On a trouvé de pareils individus chez tous les peuples noirs ; mais je présume que leur couleur est plutôt une maladie qu’un phénomène de la nature.

» On voit peu de défectuosités ou de difformités naturelles parmi eux : nous en rencontrâmes deux ou trois qui avaient les pieds tournés en dedans, et quelques-uns affligés d’une sorte de cécité occasionée par un vice de la cornée. Ils sont sujets à d’autres maladies : les dartres, qui semblent affecter la moitié des insulaires, et qui laissent après elles des taches blanchâtres, sont la maladie la plus commune : mais elle est moins grave qu’une seconde très-fréquente, qui se manifeste sur toutes les parties du corps en larges ulcères. Une autre maladie est une enflure qui affecte les jambes et les bras, et les grossit extrême-