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leuse des hommes, qui paraît la suite d’un grand exercice, annoncent plus la vigueur que la beauté, plusieurs sont réellement très-beaux ; leurs traits varient tellement, qu’il n’est guère possible de les définir par un caractère général, si ce n’est par le nez épaté, qui est effectivement assez commun ; mais, d’un autre côté, nous avons aperçu cent visages pareils à ceux des Européens, et de véritables nez aquilins. Ils ont de beaux yeux et de belles dents, qui pourtant ne sont ni si blanches ni si bien rangées que celles de la plupart des autres peuples du grand Océan. Au reste, pour balancer ce défaut, on voit parmi eux peu de ces lèvres épaisses si communes chez les autres insulaires de cette mer.

» On reconnaît moins les femmes à leurs traits qu’à la forme générale de leur corps, qui n’offre pas la force ni l’embonpoint de celui des hommes. Cependant quelques femmes sont très-jolies, et ont les traits du visage doux et délicats ; mais les physionomies de cette espèce sont plus rares que dans plusieurs autres pays ; d’ailleurs la plupart des femmes sont très-bien faites et très-bien proportionnées ; quelques-unes pourraient servir de modèles aux artistes. La petitesse et la délicatesse extraordinaire de leurs doigts, comparables aux plus jolis doigts de nos Européennes, sont ce qui les distinguent davantage.

» Le teint général de ces insulaires est d’une nuance plus foncée que le cuivré brun ; mais