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disposé à nous procurer des éclaircissemens, ses idées étaient si bornées, peut-être si différentes des nôtres, et ses explications si confuses, qu’elles embrouillaient nos recherches au lieu de nous instruire. J’ajouterai que nous ne rencontrions guère parmi les naturels un homme qui joignît les moyens à l’intention de nous donner les informations que nous désirions. La plupart d’entre eux n’aimaient pas nos questions, que vraisemblablement ils jugeaient oiseuses. Le poste que nous occupions à Tongatabou, où nous demeurâmes le plus de temps, était d’ailleurs très-défavorable. Nous nous trouvions dans une partie de l’île où la plupart des habitans sont des pêcheurs. C’était toujours jour de fête pour ceux que nous allions voir, ou qui venaient nous rendre visite ; en sorte que nous eûmes bien peu d’occasions d’examiner quelle est la manière de vivre habituelle des insulaires. On ne s’étonnera donc pas si nous développons d’une manière incomplète plusieurs points relatifs à leurs usages domestiques : au reste, nous nous sommes efforcés de remédier à ces désavantages par des observations continuelles.

» Les naturels des îles des Amis sont généralement d’une taille ordinaire (nous en avons cependant mesuré quelques-uns qui avaient plus de six pieds) ; mais ils sont très-forts et bien faits ; leurs cuisses, leurs jambes et leurs bras sont moulés ; en général, leurs épaules sont très-larges, et quoique la stature muscu-